
Ron Mueck n’est pas un artiste très ordinaire. Il a trouvé son style et sa passion dans l’hyperréalisme (même si l’artiste rejette ce terme). Depuis, il n’a de cesse de renouveler la sculpture figurative.
Ron Mueck en quelques dates
1958 : naissance de Ron Mueck à Melbourne, en Australie, d’un père danois et d’une mère allemande.
1979 à 1996 : il réalise des maquettes et des marionnettes pour des émissions de télévision pour enfant en Australie, aux Etats-Unis et en Angleterre.
1986 : déménagement au Royaume-Uni.
1996 : début de sa carrière artistique. L’artiste Paula Rego lui commande une sculpture « Pinocchio ». Elle sera exposée aux côtés de ces toiles lors de l’exposition « Spellbound : Art and Film » à la Harvard Gallery de Londres. Le marchant et le collection Charles Saatchi remarque son travail et lui commande trois sculptures.
1997 : « Dead dad », oeuvre miniature représentant son père mort et allongé est présent dans l’exposition « Sensation : Young British Artists from the Saatchi Collection » à la Royal Academy of Arts de Londres.
2000 : il est nommé Artiste Associé à la National Gallery de Londres ce qui lui permet d’avoir un atelier pendant 2 ans. Il va réaliser ses oeuvres les connues : « Mother and Child », « Man in a Boat » et « Pregnant Woman ».
2001 : sa sculpture monumentale, « Boy » de 5 mètres qui montre un adolescent accroupi fait sensation à la 49e Biennale de Venise.
2005 : il a sa première exposition personnelle en France à la Fondation Cartier pour laquelle il créé 5 nouvelles oeuvres : « Wild Man », « Spooning Couple », « Mask III », « In Bed » et « Two Women ».
2005 – 2013 : des expositions personnelles lui sont consacrées dans le monde comme les Etats-Unis, le Japon, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et le Mexique.
2013 : il réalise sa deuxième exposition à la Fondation Cartier avec trois nouvelles oeuvres : « Couple Under an Umbrella », « Woman with Shopping » et « Young Couple ».
2017 : il expose « Mass » lors de la première édition de la Triennale de la National Gallery of Victoria à Melbourne.
Quelques informations complémentaires sur Ron Mueck
Il s’épanouit dans ce que l’on appelle la sculpture figurative ou l’hyper-réalisme. Son travail sort du lot grâce à ces oeuvres aux dimensions gigantesques ou toutes petites. Personne ne reste insensible face à ces réalisations. Elles renvoient toujours quelque chose à son regardant aussi bien de la fascination que du malaise.
En 25 ans, son corpus se compose de 48 oeuvres.
Pour faire une oeuvre, il faut entre plusieurs mois et plusieurs années.
Que voir dans l’exposition?
Quand on a vu la dernière exposition de Ron Mueck à la fondation Cartier pour l’art contemporain, en 2013, on n’a qu’une envie, revoir le travail de cet artiste. A nouveau, il propose des sculptures jamais présentées en France aux côtés d’oeuvres emblématiques de sa carrière.
Mass – 2017
L’installation monumentale est présentée pour la première fois hors d’Australie. C’est la plus grande qu’il a réalisé.

« Mass » propose une expérience physique et psychique face à des crânes géants. Le spectateur se trouve entouré de 100 crânes humains de 1m13 de hauteur qui se superposent. Chacun pèse 45 kg. Leur légèreté est du à la fibre de carbone qui permet aussi d’avoir cette blancheur.
Une présentation qui s’amuse avec la polysémie du mot mass en anglais. En effet, il signifie à la fois un amas, un tas, une foule et aussi une messe. Chacun y voit son expérience comme il se souhaite sachant cela.
Bien entendu, face à des crânes comment ne pas penser au memento mori, très présente dans la culture populaire. Chacun se racontera son histoire. Cette façon de percevoir le corps change de ce que l’artiste faisait précédemment. Doit-il faire face au temps qui passe?











« Le crâne humain est un objet complexe.
Une icône puissante, graphique, que l’on identifie immédiatement.
Familier et étrange à la fois, il rebute autant qu’il intrigue.
Il est impossible à ignorer, accaparant inconsciemment notre attention. »
Ron Mueck
Dead Weight – 2021
L’oeuvre accueille le public lorsqu’il s’apprête à pénétrer dans le musée. C’est sa première fois en France. Malgré une impression de légèreté, la sculpture pèse 2 tonnes. C’est le poids du bronze. Contrairement aux crânes présents dans « Mass », on peut voir les marques de sa fabrication.

A Girl – 2006
Impossible de rester impassible devant ce nouveau-né géant qui pose son premier regard sur le monde. On observe des traces de sang sur son corps et son cordon ombilicale a été récemment coupé.




This Little Piggy – 2023
Pour la première fois, Ron Mueck présente une oeuvre inachevée. Il s’est inspiré d’un passage d’un roman de John Berger décrivant un moment de vie rurale. On voit des hommes écorcher un cochon.

Baby – 2000
L’oeuvre est toute petite : 26 x 12 x 5,3 cm. On y voit un garçon venant de naître. L’inspiration a été trouvé dans un manuel de médecine montrant un bébé tenu en l’air par les pieds quelques minutes seulement après l’accouchement.
Le fait qu’il soit accroché au mur n’est pas sans rappeler des icônes religieuses.

Untitled (Three Dogs) – 2023
Le spectateur se retrouve face à trois chiens noirs menaçants de 3 mètres de haut. Elle est en rapport avec des peurs enfantines. Comment réagir face à trois molosses?



Man in a Boat – 2002
Un homme nu, bras croisés, de petite taille, est assis à la proue d’une barque. On sent un profond sentiment de tristesse et de solitude. Certains proposent d’y voir une métaphore du côté dérisoire et absurde de notre existence, dont on ignore le sens, mais qui nous laisse seul maître à bord.



Laisser un commentaire