
On ne sait jamais jusqu’où vont aller les grands rêves scientifiques. Leur utilité se faisait bien à un moment donné. Un drame suffit à changer la perspective sur le long terme.
4e de couverture
Un physicien est tiré de force d’un sommeil cryogénique par un tribunal populaire qui le condamne à mort ! Stupéfait, Shen Huabei enfile combinaison et scaphandre, comme ses ravisseurs le lui intiment, et saute dans le vide d’un gouffre souterrain. Durant son interminable chute, ses juges instruisent le procès et lui révèlent l’ampleur de la catastrophe qui met également son fils en cause…

Mon avis
Le romancier de SFFF Liu Cixin a des idées pleins la tête. Comme tout est possible, le futur peut prendre bien des aspects. Là on rencontre des familles qui décident de construire un couloir traversant la planète avec un supra matériaux. Les choses se déroulent assez mal. Des morts changent la donne. Le chercheur à l’origine du projet se fait cryogéniser et se fait réveiller pour être juger comme criminel. Plusieurs temps plus tard, l’outil devient révolutionnaire et change l’avenir de la planète.
Ce changement de perspective prouve bien qu’il n’y pas de vérité absolue. Personne ne peut avoir une vision à très long terme. On le constate dans notre propre société sur bien des projets qu’ils soient terminés ou pas. Wu Qingsong montre bien ces différentes étapes. La technologie permet de mettre son concepteur face à ça. Il souligne la présence de la mort. Les expérimentateurs, les constructeurs ont eu des pertes humaines. Même si elle sont prévues, il n’est facile de les gérer par la suite. Des familles ont perdu leur fille, leur fils, leur mari, leur conjoint… Le risque acceptable l’est moins après. Conflit entre vue individuelle et bienfait international même si le but est de sauver l’ensemble des habitants mondiaux.
Le graphisme est net, précis et très lisible. Même approche pour la mise en couleur, qui joue avec le sombre et la lumière. On passe des zone assez marron et noir, l’ensemble assez nuancé pour inspirer le danger et le risque. Et de l’autre, on va avoir du rouge éclatant même si c’est souvent lié à la catastrophe. Sans omettre, la blancheur pour la lumière à la fois symbole de l’innovation et de la découverte. La pression, le doute et le deuil se ressente même si l’on ne lit pas les bulles. Le fait de garder les prénoms chinois est risqué pour un lecteur occidental qui n’est pas habitué à ces sonorités. Gentiment, le traducteur a rajouté des notes de bas de page pour comprendre les structures et les niveaux de hiérarchie. La forme très classique ce qui va ravir les fans de la SFFF. Un choix aussi valable pour la série « Les futurs de Liu Cixin ». N’oublions pas aussi que la question écologique reste toujours présente. On évoque les effets de la bombe nucléaire qui engendre la souffrance et la misère. Et aussi les dégâts environnementaux engendrer par la quête d’un supra-matériaux et de ces conséquences à long terme. Le monde n’est-il pas foutu? Il faut croire que non.
Une lecture enrichissante qui mélange science et valeur humaine. Quel monde voulons-nous demain?
L’avis Des livres et Sharon : « De mon côté, je trouvais le projet de creuser un tunnel à travers la terre complètement fou. Je ne me sentais pas du tout à l’aise au cours de ce récit, même si le désarmement nucléaire avait eu lieu, même si l’on se débarrassait une à une des bombes qui restaient. Les risques me semblaient toujours grands, pas seulement au cours des expériences, mais à cause aussi de la « folie » des hommes. Le déroulement du récit ne me donnerait pas vraiment tort, tant l’auteur a montré à quel point l’homme était capable de saccager toutes les ressources que la terre met à sa disposition. Les sacrifices faits par certains peuvent alors sembler bien vains. »

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