
Pour s’en sortir, parfois on est prêt à tout. Ismaël Tayeb va même réveiller un Atlas. Il avait prédit qu’une chose étrange allait se réveiller.
4e de couverture
Ismaël Tayeb est lieutenant dans un gang criminel. Son grand patron lui donne un ordre qu’il ne peut refuser : trouver une pile nucléaire… Pour cela, il va devoir remettre en marche et voler le dernier Atlas, un de ces immenses robots français qui géraient des constructions titanesques jusqu’au milieu des années 70, mais qui, suite à un grave incident à Batna durant la guerre d’Algérie, ont tous été démantelés… à l’exception du George Sand.
Au même moment, Françoise Halfort, ex- reporter de guerre, se retrouve confrontée dans le parc de Tassili à un phénomène écologique et sismique sans précédent qui va bouleverser l’équilibre du monde…
Un récit-fleuve, intensément feuilletonnant, à lire d’urgence !

Mon avis
En voyant l’album assez épais, on pourrait remettre en cause notre motivation à le lire. Surtout que c’est le premier tome d’une trilogie. Toutefois, cela serait dommage de passer à côté d’une lecture au combien intéressante et curieuse. Il faut être sacrément audacieux et brillant pour faire un récit qui mélange à la fois le nucléaire, le trafic de drogue, la mafia et les extraterrestres. En général, le scénariste en choisit juste un. Mais là, ils sont présents avec d’autres et avec une cohérence étonnante.
En plus, le graphisme n’est pas aussi laid comme dans « XIII » ou « Largo Winch ». Il est réaliste avec son lot de défauts pour que cela ne soit pas vraisemblable et lisible à la fois. C’est plaisant à lire sur 232 pages. Dès les premières pages, nous sommes immergés dans l’aventure incroyable d’un gars presque ordinaire. Ismaël Tayeb, lieutenant dans un gang. Il s’occupe du trafic de machine à sous dans des restaurants à Nantes. Un jour, son boss fait appel à lui pour surveiller son supérieur, « Dieu le père », un russe exilé. Les choses tournent mal et cela l’amène à aller en Algérie. Là-bas, il sent quelque chose dans ces tripes. Quelque chose d’étrange se déroule.
En parallèle, on suit une femme journaliste qui cherchent à comprendre bien des phénomènes. Elle enquête sur la réunion d’oiseaux. « Du jamais vu à Tassli, alors Alan, ces feignasses d’oiseaux qui refusent de migrer normalement, c’est encore la faute du réchauffement climatique? » (p. 9). Peut-être est-ce en lien avec les essais nucléaires français? « En fait, la zone de Batna a été la première occasion d’observer comment la faune et la flore réagissaient à la radioactivité. » (p. 46). Des insectes ont des déformations assez étranges. « ce sont des adeniana bourleri, des cigales endémiques au parc de Tassu… 1700 km plus bas que la zone irradiée. Ce n’est pas loin d’In Ecker et Béryl… Ces mutations pourraient être liées aux essais nucléaires français? » (p. 49). D’autres possèdent un motif très étrange sur les ailes qui évoquent un code barre.
Puis voilà qu’apparaît des narco-djihadistes. « On veut des matériaux radioactifs. Le plus possible. Césium, iridium, radium… Voilà une liste des éléments qui nous intéressent. » (p. 79). Comment en déplacer des grosses quantités? Ismaël Tayeb a la solution en utilisant une ancienne technologie : l’Atlas. Non pas le titan qui doit porter le monde sur son épaule. Mais l’image n’est pas innocente. Et on a le droit à un robot géant qui évoque forcément de nombreux souvenirs aussi bien de films, d’animés et de mangas. Pour faire avancer la machine, rien de tel qu’un peu de nucléaire. Pour la récupérer, il faut arroser les bonnes parties.
Une machine volante émerge des sables du dessert. Qu’est-ce que c’est? Qui dirige l’objet? Un motif apparaît. Que signifie t’il? Autre phénomène mystérieux : une femme ménopausée tombe enceinte. Quand le bébé naquit il a cette marque bizarre sur la tête. Que faut-il y voir? Comment ne pas être intrigué par tous ces éléments savamment construit? Notre curiosité est piqué. Pas le choix de poursuivre la trilogie.
Un tome qui se dévore d’une traite avec passion et appétence.

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