22h05 rue des Dames

La vie dans les montagnes n’est vraiment pas de tout repos. Berger, chien de berger et moutons ont tous un rôle à tenir. Pourquoi vouloir s’y conformer?

4e de couverture
Attendu depuis cinq ans, ce nouvel album ravira les fans de cette série d’humour signée F’murrr, un de ces grands auteurs qui a d’ailleurs inspiré toute une génération d’auteurs aujourd’hui présents dans Poisson Pilote… Prenez un cheptel de moutons toujours prompts à râler ou à négocier de meilleures conditions de « travail », un berger et un chien qui vont avec.

Ajoutez un fonctionnaire zélé parlant un drôle de langage (norme européenne !), un militant écolo aux allures de José Bové, une famille de touristes belges, un chien aboyeur qui communique par talkie-walkie, un aigle royal mis à mal et bien d’autres personnages hauts en couleur – que l’on verrait volontiers dans un film de Tati ou dans un dessin animé de Tex Avery – et vous obtiendrez ce qui fait la saveur si particulière d’un album du Génie des alpages !

Le plus fort est que l’on se prend à lire et relire chaque gag, à déguster chaque dialogue, à surveillez chaque image contenant souvent des détails croustillants. Un régal. Génial, en fait.

Mon avis
C’est toujours déroutant de lire « Le génie des alpages » tellement c’est déroutant. Rien à voir avec « Les rubriques à brac » de Gotlib et Goscinny, même si ces artistes partagent un art de la folie et de la dérision. Notre plongée dans les pâturages nous déroute et nous surprend. On s’amuse au final de la déraison maîtrisée des moutons rebelles, des esprits d’autres temps, des références culturelles historiques et tellement d’autres choses. On n’a pas le temps de s’ennuyer entre les petites histoires. Les jeux de mots, les fautes d’orthographes volontaires, les petits détails cachés restent très présents et cela amuse. Pas de demi-mesure pour la rébellion par les bulles. L’esprit de mai 68 se fait sentir. On le devine et le souci c’est que parfois on manque un peu de culture. Toutefois, cela ne va pas empêcher de poursuivre la lecture de toute la série et de découvrir le travail d’autres artistes de la même période. Un vent de liberté soufflait dans le fond et la forme. Cela fait du bien de lire autre chose pour penser autrement.

Une lecture originale et loufoque comme c’est bon d’en lire parfois.