
La vie dans les alpages n’est pas toujours d’une grande tranquillité. Ce n’est pas Athanase, le berger qui dira le contraire. Heureusement qu’il peut compter sur son chien de berger, du moins régulièrement.
4e de couverture
Entre terre et ciel, très haut dans les alpages, juste en dessous des nuages, vivent des héros créés et dessinés par F’murr. Athanase, berger pensif et rêveur, réunit autour de lui des brebis dotées d’un quotient intellectuel élevé, un bélier adulé nommé Romuald, un chien heureux de sa condition de gardien, une jolie bergère court-vêtue et une quantité d’autres personnages en visite sur les sommets. L’amateur de BD reconnaîtra parmi eux des dessinateurs, des critiques, des journalistes, des éditeurs tous croqués par F’murr avec humour et mis en scène en quelques planches dans des situations absurdes et drôles. Car la série Le Génie des Alpages est un chef d’oeuvre du non-sens, dessiné d’un trait original, léger, plein de charme. L’auteur fait preuve d’une imagination débordante assez rare dans la BD moderne.

Mon avis
Il n’est pas toujours aisé de se replonger dans les séries des années 70. Des éléments de compréhension parfois nous échappe. Un esprit de rébellion se fait ressentir post années 68. Les gags font entre une et trois pages. Parfois on ne saisit pas forcément où est-ce qu’il fallait rire. Il semblerait que certaines bd vieillissent moins bien que d’autres. On apprécie de retrouver Athanase, le berger, Romuald, le chien de garde du troupeau qui marche sur deux pattes et qui parle l’humain ainsi que les moutons. Quelques-uns sont vraiment plus bêtes que les autres. D’ailleurs, on en verra se jeter bêtement de la falaise.
« Le génie des alpages » est une rare bd qui se déroule vraiment en pleine nature. Même si l’Homme vient y travailler, il doit s’adapter à l’environnement. F’murrr s’en amuse. Dans un gag, on découvre un nain de jardin qui se cache parmi des moutons pour couper tous les arbres qu’il croise. « Attrape-la mon bon chien! Y’en a une qui veut faire le mariole!! Mais que va dire l’O.N.F.!? Mais que va dire l’O.N.F.? » Mais une fois attraper, il redevient statique. Le berger teinte les monter pour faire une partie d’échec ou de go. Il critique aussi les actions des concitoyens vivants en ville. C’est assez subtile. Le bédéaste n’a jamais vraiment laissé d’écrit sur son travail, sa démarche, sa façon de travailler. On apprécie l’invention de mots et d’expression qui valent le détour. On trouve : « ouskisont », « diaboliques porte-poisse mal lavées! », « insipides pâlottes créatures faces de yaourt jaunâtre!!! », « on est allées trop loing », « yaka sauter », « suivons le Gengis khan des alpages », « mille milliards de dinosaures ». Une bd pleine d’intelligence, de références historiques, de jeux de mots, de situations cocasses qui donne envie de se plonger dans l’intégralité des tomes.
Une lecture des années 70 qui montre que l’audace était bien présente pour surprendre les lecteurs.

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