Le dérèglement climatique a totalement désorganisé le monde. Les modes de vie deviennent précaires et dangereux. Il faut s’adapter et jauger tous ceux que l’on rencontre.

4e de couverture
Dans ce monde dont on ne sait trop s’il est l’émanation d’une histoire parallèle ou simplement le récit de notre futur, le dérèglement climatique s’est brutalement généralisé. La catastrophe porte un nom: le Coup de Sang. Sur la planète dévastée, martyrisée, l’eau potable est soudain devenue un trésor, et la survie individuelle l’obsession de chacun. Désormais, les transports sont rares et dangereux, les communications aléatoires. Seuls quelques Eldorados très isolés, refuges protégés par leur situation géographique particulière, ont réussi à préserver un semblant d’ordre social. On ne peut les rejoindre que par la mer, immense; l’unique milieu naturel, peut-être, qui conserve quelque chance de perdurer en ces temps d’incertitude absolue… Tel est le décor, fascinant, qui sert d’écrin à Animal’z, le nouveau récit futuriste d’Enki Bilal. Fidèle à ses thèmes de prédilection (la fiction conjecturale, en étroite résonance avec les convulsions et les névroses collectives de notre présent), l’auteur de LA TRILOGIE NIKOPOL explore les conséquences possibles des dommages infligés au climat, dans un registre graphique nerveux qui comblera les attentes de ses très nombreux fidèles. Déroutant, surprenant, passionnant : un one-shot d’une centaine de pages à savourer sans retenue. Du très grand Bilal.

Mon avis
Une fois que l’on commence à se plonger dans les planches, on est un peu perturbé. Enki Bilal ne ménage jamais son lectorat. Il faut apprendre à laisser de côté les codes classiques que l’on a pu lire à droite et à gauche. Son travail est toujours au service d’une histoire et du pouvoir de son imaginaire. Le bédéaste poursuit son travail pour sensibiliser le public à la cause environnemental. Une fois encore l’étrangeté est de mise dans la beauté du graphisme. Comment ne pas être étonné par un humain qui sort du corps d’un dauphin qui nageait en pleine mer? L’Homme a trouvé scientifiquement une façon de s’adapter aux conditions climatiques difficiles.

“En guise de prologue
LE COUP DE SANG est le nom du dérèglement climatique brutal et généralisé qui s’est abattu sur la Terre. La planète est totalement désorientée, dévastée, morcelée par des catastrophes naturelles hors normes.
En quelques semaines, le Monde a perdu tout semblant de cohérence. La nature a craché sa colère. Plus que jamais, la survie est une affaire individuelle. La recherche d’eau douce potable devient la préoccupation première, chacun pour soi.
Suels quelques Eldorado, réunissant toutes les conditions de survie, subsistent encore (lieux géographiques improbables préservés par les évènements). Les hommes seraient en train de s’y réorganiser.
Communication déréglées, transports terrestres dangereux, transports aériens rares, seule la mer offre à certains le moyen de gagner ces lieux.
Le détroit D17 est l’un de ces passages.
L’histoire commence ici”.

Tout est très dangereux et chacun veut survivre à tout prix. Par conséquent, il y a des morts sur le passage. La loi du plus fort n’est pas forcément la meilleure. L’union fait la force car ensemble, il est possible d’envisager de survivre. Un premier tome qui pose le cadre d’un univers étrange et qui met mal à l’aise. Cela peut paraître très déroutant quand on pense tomber sur un one shot. Une nouvelle fois, Enki Bilal veut nous mettre face à la responsabilité individuelle sur le rapport à l’environnement. Son récit est d’une grande violence et ne laisse personne indemne, même ceux qui n’y comprenne rien. Tout est assez intrigant pour découvrir jusqu’où cela va nous mener.

Une lecture étrange et perturbante qui met l’Homme face à ces contradictions.

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