On oublie bien souvent de la puissance que peut avoir la cuisine. C’est d’autant plus vrai en cas de conflit où des vies humaines sont en jeu. Ken en sait vraiment quelque chose.

4e de couverture
Shingen Takeda, le plus puissant des Daimyô parmi ceux participant à l’encerclement de Nobunaga, meurt d’une maladie peu de temps après son écrasante victoire lors de la bataille de Mikatagahara, face à Tokugawa. Nobunaga profite de cette occasion en or pour attaquer Yoshiaki Ashikaga et en finir avec lui. Cet événement marque le début d’un grand changement d’époque au Japon.

Mon avis
Quel plaisir de lire cette série. C’est vraiment tiré au cordeau avec une grande précision. Entre les références historique sur la quête de Nobunaga pour unifier le Japon, les enjeux géopolitiques avec ceux qui veulent garder leurs privilèges et l’aspect cuisine, c’est très complet. Tout se lie avec aisance et surtout cohérence. Nobunaga est un grand stratège qui essaie des techniques pour gagner sur tous les fronts. Mitsuru Nishimura décrit une innovation technologique avec un bateau en bois gigantesque qui mélange les savoirs faires nippons ainsi que barbare. L’oeuvre est imposante et d’une performance non négligeable. En cas de guerre, gagner même juste une journée peut tout changer. Une tactique d’une importante ingéniosité changeant la donne dans la conquête de territoire et du changement d’ère. Le scénariste souligne la puissance de la nourriture. Ken va faire des plats à base de tortue à un notable influent ayant donné le nom de l’animal à son ère. Pour en faire subtilement comprendre que cela en est bientôt la fin, tout est dit en quelques bouchées. Une scène similaire se fait avec la démission de l’homme en question avec une préparation des plus succulentes. C’est brillant comme approche et assez amusante. D’autant plus quand on voit l’expression de l’homme en question. Cela va aller jusqu’à des larmes de plaisir tellement les plats sont succulents. Cette force culinaire prend de nombreuses formes, illustrant sa forte influence.

Le moment le plus stupéfiant est la cérémonie du thé avec l’homme le plus influent. Ken a permis l’aménagement d’une cabane sur l’eau proche d’une cascade. Il arrive à préparer une bouchée de glace au thé, chose assez exceptionnelle et ensuite un dessert stupéfiant. La chose étonnante est l’utilisation du sucre, un bien d’une très non négligeable valeur. Puis un peu de culture avec du théâtre No avec Nobunaga en acteur et des cadeaux d’une incommensurable valeur avec de la porcelaine chinoise. Il a su montrer avec intelligence, tact et délicatesse sa puissance. Ce qui étonne, c’est la vraisemblance par rapport aux traces historiques. Puis l’autre chose est la présence des femmes. Bien souvent, elles sont des épouses qui doivent faire et garder des enfants, les élever, s’occuper de la maison, du jardin, de la cuisine… Les quelques présentes sont des cuisinières, des battantes, des artisanes… Pas besoin forcément d’être sur un champ de bataille pour montrer leur utilité. Mais le tome se termine sur une confrontation des plus inégales. Est-ce que cela doit se conclure dans un bain de sang?

Un manga dense, passionnant et palpitant qui va vous enrichir sur l’Histoire du Japon et titiller vos papilles. Que vouloir de plus?

L’avis de Les Blablas de Tachan : « Avec ce tome riche et passionnant au rythme trépidant, les auteurs montrent encore qu’on peut rendre une histoire compliquée très intéressante à suivre pour un lecteur ignare, tel que moi. L’ajout de la cuisine, encore et toujours, comme élément central de l’intrigue afin d’en démontrer la puissance et le rôle central dans nos vies est excellent ! »

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