Tout va bien – Charlie Genmor

Se mettre en couple est une étape très difficile pour quelqu’un aimant la solitude. Ellie écoute son coeur et découvre des choses sur elle en contact avec Archimède. Elle n’est pas condamné à souffrir en silence.

4e de couverture
Ellie vient d’avoir vingt ans et n’a jamais eu de relation amoureuse… Raison pour laquelle tout bascule lorsque son ami Archimède lui demande de sortir avec lui. C’est le début d’une histoire d’amour pas très ordinaire mais aussi et surtout d’une grande introspection qui va pousser Elie à comprendre d’où lui vient cette dépression chronique qui lui colle à la peau. Creuser le passé d’une vie de famille compliquée pour qu’un jour, enfin, pour elle aussi, tout aille bien.

Mon avis
La couverture est très intrigante. On voit à la fois une fille qui est dans un espace d’eau gigantesque qui semble prendre le pouvoir sur elle. Et à la fois, le titre annonce que « Tout va bien ». On en déduit que l’adolescente fait de son mieux pour se sortir d’une situation très compliquée. Elle refuse de se noyer sans rien faire. Tout est dit car c’est exactement ce que l’on va nous raconter. Charlie Genmor décide de livrer un récit autobiographique de son parcours pour se sortir de sa souffrance personnelle. Dans un moment de rage, elle a étranglé sa soeur et depuis elle l’a tient à distance. Elle a fait de même pour tout le monde. Mais elle garde un masque pour toujours faire bonne figure surtout en famille. On ne parle jamais de ces sentiments car trop personnel et cela peut engendrer des conflits. Au bout d’un moment, on ne peut guère rester dans cette situation étouffante. Elle prend le taureau par les cornes pour changer de vie.

Ce qui surprend, c’est de voir le respect entre les adolescents. La notion de consentement et de respect de l’autre sont omniprésents. C’est tellement rare de voir cela aussi bien dans le 9e art que dans la réalité. Cela peut paraître excessif et en même temps, c’est très prévenant. L’exemplarité est nécessaire et on ne peut que féliciter la bédéaste de le faire, d’autant plus que c’est une vraie aventure. C’est possible de bien faire, à condition de bien vouloir. C’est un point positif de grande importance. L’autre chose est d’arriver à dépasser ces peurs, en y mettant des mots. Et enfin, c’est parler ouvertement de ces émotions, de son manque d’intérêt pour le sexe opposé, de s’interroger sur son orientation émotionnelle et sexuelle… Grâce à l’ouverture d’esprit et d’être bien entouré, on peut partager librement. Ainsi, est évoqué l’homosexualité et la pansexualité. Des sujets aussi rarement abordés dans le monde de la bulle. Cela interroge sur la question de normalité et de l’image véhiculé par la normalité. Après d’autres choses plus communes sont évoqués comme la séparation des parents, la crise d’adolescence, la trisomie.. La bande dessinée aborde l’humain avec votre beaucoup de psychologie. Le traumatisme personnel est universel. Il est occasionnel qu’un récit autobiographique décortique autant la complexité des raisonnements. On applaudit ce travail précis et poussé qui ne néglige rien pour rendre l’humanité à tous les personnages.

Une bande dessinée audacieuse, exceptionnelle et touchante sur le fait de dépasser ces traumatismes. L’amour et l’amitié permettent d’oser faire et dire.

L’avis Les voyages de Ly : « Il aborde les choses de manière vraie et touchante, et cela fait beaucoup de bien. La fin est auto-conclusive et faite de manière originale et drôle. Une lecture conseillée à tout le monde à partir de l’adolescence. »

Laisser un commentaire