Le voyage de Shuna – Hayao Miyazaki

La vie est rude dans le village. Tout le monde l’a accepté comme une fatalité. Mais Shuna décide de partir à l’aventure si cela permet de tout changer.

4e de couverture
Shuna, prince d’une contrée pauvre, regarde, impuissant, ses sujets souffrir de la faim et se tuer à la tâche. Comment faire pousser les céréales que leur terre, stérile, leur refuse ?
Un beau jour, un voyageur évoque une graine dorée miraculeuse, qui fait onduler les plaines en longues vagues fertiles. Elle proviendrait d’un pays lointain, à l’Ouest, peuplé d’esprits hostiles à l’homme – dont nul n’est jamais revenu.
En dépit des soupirs des anciens et des larmes de son père, Shuna se lance vers cet Eldorado sur son fidèle yakkuru, dans l’espoir d’y trouver de quoi sauver son peuple.
En chemin, il libère une jeune esclave, Thea, et sa petite soeur, retenues prisonnières par des trafiquants d’hommes. Poursuivi par leurs ennemis, Shuna confie les deux filles à son yakkuru, qui file avec elles vers le Nord tandis qu’il continue seul, à pied, vers l’Ouest. Quand il atteint enfin la terre des êtres divins, ce qu’il y voit le changera à jamais.
Thea reverra-t-elle Shuna ? Et le jeune prince au cœur d’or ramènera-t-il la précieuse céréale ?

Mon avis
Il n’est plus nécessaire de présenter Hayao Miyazaki. Le mangaka est un conteur hors pair. Il s’inspire des culture de nombreux pays comme ici un conte folklorique tibétain. Elle raconte l’introduction de l’orge au Tibet. Dans le récit original, on suit le récit d’un homme changé en chien pour avoir voler des graines dorées pour sauver son peuple. Là, on suit le plus jeune garçon du village qui veut prouver sa force et sa bravoure. Avec sa mouture, il cherche où il y a des grains de blé. Sur le chemin, il sauve deux enfants et découvre pourquoi il ne trouvait pas de graines. Des géants exploitent des enfants pour produire toujours plus et créer une situation de dépendances des villages aux alentours. On peut y voir une critique de la dépendance des pays à acheter de la nourriture qu’ils ne sont plus en mesure de produire eux-mêmes. Ils sont obligés de transiger sur d’autres sujets pour continuer à avoir de quoi se nourrir.

« Le voyage de Shuna » date de 1983 soit deux ans avant la création du Studio Ghibli. L’artiste prouve qu’il a déjà ces thèmes de prédilection avec la nature et la difficulté de l’homme de vivre avec, le respect de la biodiversité, des humains entre eux… On se laisse emporter dès la première page avec ces dessins pleins de tendresse et de merveilleux. Les visages nous évoquent forcément des œuvres que l’on a déjà vu comme « Princesse Mononoké ». On apprécie cette aventure audacieuse et palpitante. Les femmes ne sont pas en reste puisqu’elles montrent leur force, leur détermination et leur courage. Elles vont dans les champs, travaillent la terre, la récolte, la cuisine, la gestion du feu, la couture, le traitement des matières premières pour les transformer… Grâce à elle, la société ne peut qu’aller mieux. Les hommes préfèrent l’argent, le profit à court terme, la violence la cruauté… Certains sortent du lot mais l’égoïsme et le narcissisme restent bien présents. Après cette expérience de lecture, on a très envie de revoir des animés de qualité tel Totoro.

Une lecture charmante et pleine de merveilleux avec un happy end évident qui redonne le sourire.

L’avis Les Blablas de Tachan : « Oeuvre un peu oubliée au Japon comme à l’étranger, il a fallu que le maître refasse parler de lui le temps d’un « dernier film » pour qu’elle intéresse à nouveau du monde et si nombres d’éditeurs se sont battus pour l’avoir, c’est finalement Sarbacane et son expertise des beaux livres « 

6 commentaires

Laisser un commentaire