Les chroniques de théâtre c’est fini sur 22h05. Maintenant, le spectacle vivant à le droit à son blog rien qu’à lui. Vous voulez aller jeter un coup d’oeil? Lire la suite
Archives de Tag: théâtre
Bluebird – Théâtre du Rond Point
Le théâtre du Rond-Point laisse tomber la nuit sur scène pour un voyage en taxi à Londres. Au volant de sa Nissan, Philippe Torreton nous guide dans les rues à la rencontre de ces habitants un peu sombres. Montez à bord de la Bluebird, une bouleversante histoire d’amour déçue va naître sous votre regard. Lire la suite
Oh Louis… We move from the ballroom to hell while we have to tell ourselves stories at night so that we can sleep… – Robyn Orlin
Le Roi-Soleil aimait la danse. Alors quoi de plus normal de trouver un spectacle en son honneur. Mais est-ce un véritable hommage que Robyn Orlin veut lui rendre ? Lire la suite
Qu’est-ce que le théâtre? – Théâtre du Familistère
Mais qu’est-ce que le théâtre? En voilà une question bien compliquée. Nathalie Matter et Pierric Plathier, dans un duo de choc décide de présenter le théâtre pour les non-initiés et les initiés aussi. Attention, c’est une conférence très drôle, rire obligatoire.
A mon âge, je me cache encore pour fumer
La Maison des Métallos propose de nouveau un spectacle investi avec A mon âge, je me cache encore pour fumer. Cette tragi-comédie nous raconte l’histoire de neuf femmes de conditions sociales différentes dans un hammam à Alger pendant les années noires. Une rencontre inoubliable avec des femmes exceptionnelles.
Neuf femmes qui sont mère, amante, veuve, célibataire… se rencontrent dans le hammam où il n’existe plus de frontière sociale. Les corps se déshabillent et les langues se délient. Dans ces murs où chacun vient se laver la conversation se fait livre et les tabous s’effacent. C’est avec une grande honnêteté que l’on trouve abordé les questions des rapports homme/femme, du viol, du mariage forcé, la religion, le port du voile, le désir d’indépendance et de liberté. Entre rire et larmes, ces femmes nous dévoilent un cri silencieux pour une liberté de vivre avec ces idées. Malgré beaucoup de divergences, elles vont ensemble défendre une jeune fille de 16 ans, enceinte sur le point d’accoucher face à son frère et d’autres islamistes qui souhaitent sa mort pour vaincre le déshonneur. Dans le pays règne la corruption, la misère, les attentats, la monté des intégristes religieux… La femme devient le reflet de ces souffrances et est au cœur de l’identité nationale.
Le spectacle crée en 2009 à la Maison des métallos, puis repris en 2011 avant de tourner dans le monde vient faire ces dernières représentation là où tout a commencé avec un public toujours au rendez-vous. L’écriture de Rayhana, tendre et drôle avec la mise en scène ingénieuse de Fabien Chappuis donnent au spectacle un côté percutant et pertinent. L’histoire se déroule dans un hammam où l’on voit les femmes se dévêtir puis se laver et se faire laver. Dans ces gestes si ordinaires naissent une histoire surprenante avec un portrait très émouvant de ces femmes souffrants du pouvoir de l’homme, qui se dit supérieur. Ce dernier n’hésite pas à se marier avec des petites filles de 9 ans, de forcer leurs femmes à faire l’amour même quand elles disent non ou de juger qu’une femme est le déshonneur d’une famille si elle ne se marie pas avant un certain âge. J’ai été touchée par ces récits d’injustice qui provoque autant de colère que de compassion. Marie Augereau, Géraldine Azouélos, Paula Brunet Sancho, Linda Chaïb, Rébecca Finet, Catherine Giron, Maria Laborit et Taïdir Ouazine jouent avec une telle justesse que l’on rentre dans l’histoire directement jusqu’aux larmes.
Alors si vous voyez prêt de chez vous ce spectacle qui parle de l’intolérable condition féminine avec une interprétation remarquable. Courez-y mettre de la beauté et du rire dans votre coeur avec l’intelligence de l’écriture et de la mise en scène. Un spectacle qui va vous marquer pendant très longtemps, surtout avec cette fin qui a produit un silence extraordinaire.
Extraits de presse
Le hammam devient un lieu sans contours où l’âme est aussi visible que le corps. La fureur et la terreur vous sautent au visage en même temps qu’un amour désespéré.
Gilles Costaz, Politis
Un humour ravageur et contagieux. Les neuf actrices incarnent savoureusement ces personnages typés, bien trempés, jouent et s’emparent des truculences du texte sans faux-semblants, avec une sincérité qui fait mouche. Rayhana dresse un réquisitoire implacable contre les intégrismes et la lâcheté. La mise ne scène de Fabian Chappuis épouse les méandres de ces confidences polyphoniques.
Marie-Josée Sirach, l’Humanité
Une œuvre coup de poing qui dénonce les violences politiques, sociales et sexuelles. Un texte tout à tour révoltant et hilarant qui célèbre la femme maghrébine. Des femmes si lumineuses et dignes dans leur combat vers la liberté.
Cédric Chaory, Jeune Afrique
L’écriture de Rayhana est truculente, tendre et drôle. Tous ces personnages possèdent une combativité et une force qui pourraient surprendre bien des occidentales « libérées ». Un spectacle tonique et réjouissant.
Sylviane Bernard-Gresh, Télérama
Fabian Chappuis souligne délicatement cet inframonde où l’humour le dispute sans cesse à la tragédie.
Muriem Hajoui – A nous Paris
Les spectateurs en ressortent tourneboulés, les larmes aux yeux. La force de cette pièce est de transformer du tragique en éclat de rire.
Didier Arnaud, Libération
Il y a un rythme, un sens des dialogues naturels, savoureux, des confidences audacieuses, une liberté de ton. Tout cela fait de ce spectacle un moment fort et original, très courageux, émouvant et drôle.
Armelle Héliot, Le Figaro
Un réquisitoire et un chant de résistance. Une véritable mise à nu dans un langage cru et direct. La liberté et l’intelligence de ces femmes, leur apprentissage de l’audace, leurs échanges chaleureux, leur complicité et leur maturité sociale et politique impressionnent.
Jean-Claude Rongeras, France2.fr
Deux hommes tout nus – Théâtre de la Madeleine
Lorsque dans Paris apparait des centaines d’affiches du spectacle Deux hommes tout nus de Sébastien Thiéry au théâtre de la Madeleine, il fallait que j’aille voir. Mon enthousiasme a pris le dessus et très rapidement je me suis dirigée vers le théâtre le cœur vaillant de plaisir. Mais voilà, la déception assez rapidement est venue.
J’ai découvert Sébastien Thiéry au théâtre de Poche dans Tilt avec Bruno Solo. J’ai été impressionnée aussi bien par la qualité de son jeu que du texte, qu’il a écrit. Alors lorsque j’ai vu qu’il y avait une nouvelle pièce de sa plume, il fallait que j’aille la voir d’autant plus qu’il interprétait un rôle dedans. De plus, l’affiche est assez originale et en guest, il y a François Berléand que je n’avais vu sur scène. Tout en apparence était pour me plaire, mais cela c’était avant.
Alain Kramer (François Berléand), avocat et mari fidèle se réveille nu avec un de ces collègues, Nicolas Prioux (Sébastien Thiéry) dans le canapé du salon transformé à l’occasion en lit. Au réveil, aucun des deux hommes n’a de souvenir sur ce qui s’est passé. Bien entendu, la femme du brillant avocat rentre et demande ce qu’il se passe, surtout lorsqu’elle découvre un préservatif usagé. Il essaie d’inventer de nombreuses histoires pour sauver son couple et prouver qu’il n’est pas gay. L’auteur voulait donner une autre dimension au vaudeville : Et si la maitresse était un homme ? Et si cet homme sortait du placard sans qu’on comprenne comment il y est arrivé ? Il conserve les autres schémas de construction de l’histoire.
Jouer l’originalité en prenant comme sujet l’homosexualité peut le paraître pour ce public qui ne va voir que des vaudevilles. En effet, cela doit déjà les surprendre où les choquer de voir de la nudité. Heureusement l’honneur est sauf, aucun service trois pièces n’est montré. La pudeur est maintenue. Et double effet kiss cool, parler d’homosexualité alors que beaucoup considère cela encore comme une maladie (chose qui ne l’est plus légalement depuis seulement 1982 en France), certains ont dû prendre des médicaments pour leur cœur. Bref, rien d’original en fin de compte et en plus, Isabelle Gélinas, avec sa voie désagréable et son jeu très moyen me tapait royal sur les nerfs. J’ai préféré Marie Parouty, qui elle au moins à eu la chance de ne pas à avoir parlé du spectacle.
Heureusement, que François Berléand et Sébastien Thiery sont de grands acteurs car sans eux la pièce qui manque cruellement d’intérêt et serait d’un ennui encore plus profond. Car Morphée m’a tendu les bras beaucoup, beaucoup de fois et il fut assez difficile de résister à son appel. D’ailleurs, j’avoue avoir cédé un moment. J’ai adoré la prestation de François Berléand qui est un grand comédien et un grand acteur. Il sauve la pièce qui n’a aucun sens et surtout aucune fin. Sébastien Thiéry annonce dans une interview qu’il préfère les questions aux réponses. Mais moi, j’aime bien avoir la réponse, comprendre un dénouement avec une logique et une fin. Quand la fin du spectacle arrive, c’est la fin d’un calvaire qui a duré trop longtemps.
Alors si vous aimez sentir la déception dans le regard des gens qui vous accompagne car d’habitude vos choix sont bons, n’hésitez pas à franchir les portes du théâtre de la Madeleine, car au moins vous ne serez pas déçu… de la médiocrité.
Plus d’informations sur le site du théâtre
Quand la jalousie communique par mails
La jalousie, voilà bien un sujet assez inépuisable et cela quel que soit le médium. La Folie Théâtre propose un spectacle Jalousie en trois mails avec une mise en scène très originale pour parler de ce sujet à travers trois femmes et des échanges mails.
Elles sont trois femmes sublimes appartenant à trois générations différentes. La première la plus présente, est au cœur de l’histoire. Helen, quinquagénaire, ravissante, active et épouse fidèle de Lazlo. Un jour, elle reçoit un mail, d’une jeune femme, célibataire, architecte, Yana, la trentaine. Elle lui avoue vivre une aventure torride avec son mari et elle lui demande de le laisser la quitter pour elle. Elle peut même prouver son dire car par chance, elle habite dans le même immeuble et que d’un certain, on peut voir les deux amants s’ébattre amoureusement. Puis un jour, elle reçoit un mail d’une autre femme, Iris, jeune étudiante, adepte du bouddhisme, douce et très innocente, habitant également l’immeuble. Elle est choquée du message qu’elle a entendu sur son répondeur. Mais c’était l’autre amante qui était empreint de jalousiequ’il l’a laissé. Ainsi se créer une relation assez irréelle entre ces femmes qui ne se rencontrent jamais.
L’originalité de la pièce repose aussi dans sa mise en scène d’Aurélie Lesle. L’espace scénique est divisé en trois espaces dans lesquel les femmes interagissent avec leur ordinateur, téléphone et tablette pour échanger des mails qui sont gentiment lus par les différentes expéditrices ou/et destinataires. Chaque endroit son style, car les femmes sont très différentes aussi bien dans leur comportement que dans le choix de leur décoration d’intérieur. Les femmes parlent mais ne se rencontrent jamais, procédé original pour du théâtre. Une idée originale et sympathique qui différencie ce spectacle traitant d’un sujet similaire sans devoir tomber dans le cliché type vaudeville. Un texte intelligemment écrit avec beaucoup de scènes cocasses, sarcastiques et drôles qui aborde des sujets moderne comme la jalousie, mais aussi le couple, la vieillesse, la séduction, la sexualité, l’amitié, le partage… Cependant, les blagues pourraient être plus fines et moins prévisibles même si je peux comprendre qu’il faut faire de l’humour facile pour toucher un public plus large. Même si effectivement, il aurait pu avoir du mieux, le texte est très bien interprété par les trois comédiennes : Claudine Cartier, Chloé Lefrançois et Emily Nègre qui sont aussi belles que talentueuses.
La fin du spectacle m’a surprise par son originalité. Comme quoi la jalousie peut-être un piment dans la vie de couple. Le temps passe assez vite. Cela reste un bon moment de détente et de sourire en compagnie féminine.

Antoine Duléry fait son cinéma mais au théâtre – Grand point Virgule
Direction le Grand Point Virgule pour un moment de rire, du moins selon Le Figaro, pour aller à la rencontre d’Antoine Duléry qui fait son cinéma sur scène. Le noir recouvre doucement la petite salle et fait la lumière sur scène pour laisser place à l’artiste.
Antoine Duléry est un comédien de cinéma et de télévision que l’on a pu dans voir Camping, Brice de Nice ou Jean-Philippe qui avait un rêve, monter sur scène. Alors avec un peu de travail et de patience, il peut monter son one-man et aller directement au Grand Point Virgule sans devoir passer par de petites salles. Tout l’annonce le titre de son spectacle, le coeur de son spectacle c’est son métier, le cinéma, celui qui l’a influencé et celui qu’il aime. Alors, avec ce talent de comédien qu’il a développé pendant ces 30 ans de carrière, il interprète ces idoles tour à tour en imitant leurs voies et leurs attitudes.
Belmondo, Luchini, Johnny, Serrault, Barrault se succèdent en citant des vieux films majoritairement en noir et blanc, quelques uns en couleur presque uniquement français à une exception. Robert de Niro est passé en coup de vent entre des références de La femme du Boulanger où La cage aux folles et des chansons comme celle d’Yves Montant.
Une chose indéniable, Antoine Duléry maîtrise à merveille l’espace, le public, le temps de silence sublimé avec la mise en scène de Pascal Serieis. Mais je n’ai pas accroché. Que de références à de vieux films que je n’ai jamais vu car je n’étais même pas né lorsqu’ils sont sorties. Les citations m’ennuient terriblement, je me sens trop jeune pour être ici entouré de soixantenaire et plus. Les blagues font rire ce public qui a été émerveillé en découvrant le boulanger de Pagnol avec Raimu. Tellement de références qui ne font aucun écho en moi et je n’adule en aucun cas les comédiens quelque soit leur talent.
Même si j’ai beaucoup regardé ma montre et que l’ennui m’a gagné longtemps, j’ai admiré la performance d’acteur et la recherche dans le texte. On peut pas toujours trouvé chaussure à son pied humoristique.
Arlequin, Charlot, Guignol & Cie – Bénédicte Rivière et Gérard Du Bois
4ème de couverture
« Marcel, arrête de faire le guignol! »
« Mais quel Roméo, ce Clément! »
« Cette Agnès est une sacrée pimbêche! »
D’où viennent ces drôles d’expressions? Descendus de la scène des théâtres, échappés des contes populaires ou des écrans de cinéma, les personnages qu’elles évoquent ont tant marqué les esprits que leur nom ou leur surnom est passé dans le langage commun! D’Arlequin à Charlot, de Pimbêche à don Juan en passant par Riquiqui, voici une galerie de portraits cocasses qui est aussi une incursion insolite dans l’histoire de la langue française!
Chimène, Don Juan ou Harpagon ne sont pas des noms inconnus mais savons-nous d’où viennent-ils? Bénédicte Rivière, aux mots accompagnée de Gérard Du Bois, aux dessins proposent de façon ludique et esthétique de nous donner des explications.
L’ouvrage débute avec Arlequin qui est un vrai taquin à l’air coquin. Ce personnage est reconnaissable par son habit et son comportement. Puis on nous explique simplement le sens qu’à l’expression : Un arlequin désigne une personne inconstante, qui change d’opinion à tout moment. Puis une phrase contextuelle est proposé afin que les enfants comprennent mieux le sens. Puis une expression autour du personnage et enfin la page se termine avec l’histoire du personnage d’Arlequin qui est un valet dans la commedia dell’arte apparu dans la seconde moitié du XVIème. Sur la page de droite, l’illustration du personnage se fait dans un crayonné net et doux.
L’ensemble des personnages se succèdent avec une présentation assez similaires. Ainsi j’apprend que l’Arlésienne veut dire qu’on en parle beaucoup mais que ce quelque chose ou quelqu’un n’arrive jamais. Que l’expression Les branquignols vient du film éponyme de Robert Dhéry. Que Cabotin était un arracheur de dents, comédien et charlatan du temps de Louis XIII, fait tout pour qu’on le remarque. Que Charlot apparaît pour la dernière en 1936 dans Les temps modernes, dernier film muet de l’histoire du cinéma. Que Chimène est une amoureuse en peine suite au conflit entre son père et Rodrigue d’après Le Cid de Pierre Corneille. Que Chocolat, Rafael Padilla, esclave noir né à Cuba est le premier clown noir au XIXème siècle. Que Don Juan a été crée par un écrivain espagnol, Tirso de Molina qui a été beaucoup repris comme Molière, Montherlant ou Mozart… Que les aventures de Double patte et Patachon sont racontées dans les films muets du Danois Lau Lauritzen. Que La Mère Gigogne est un personne du théâtre au début du XVIIème siècle. C’est une commère délurée à fort caractère et ce n’est pas peu dire! Elle est énorme, géante, très bavarde et a beaucoup d’enfants. La Mère Gigogne doit d’ailleurs son nom au latin gignere : enfanter. Ce nom rappelle aussi la cigogne qui, prétend-on, apporte les nouveau-nés dans les maisons…. Mais ce qui la rend très drôle, c’est qu’elle est la mère d’une multitude d’enfants qui se cachent sous ses jupons et s’en échappent en coutant à la moindre occasion. Effet garanti sur le public! Que M. Gogo est le roi des naïfs. Que Guignol a été créée en 1807 par Laurent Mourguet, un arracheur de dents lyonnais, pour attirer et divertir ses clients….
Un livre riche d’apprentissage sur ces personnages qui pour la plupart me sont familiers. Le texte très claire et très bien présenté. J’ai adoré les illustrations qui donnent un côté un peu vieillot à l’ouvrage qui correspond totalement à ces héros de papiers, d’image et de théâtre. Un plaisir à chaque page aussi bien pour les yeux que les neurones qui se ravirent d’apprendre de nouvelles choses. L’ouvrage est à destination des enfants mais aucun équivalent simple est concis n’existe pour les grands, donc idéale pour tous les âges.
Pas besoin de longues histoires pour nous plonger dans l’histoire des noms et des personnages hauts en couleurs. Un adorable livre qui m’a donné envie de lire et d’aller au théâtre.
Coup de théâtre(s) à la Gaîté Montparnasse
Vous pensiez que jamais il n’était possible qu’Arlequin devienne le compagnon d’Ulysse, que Cyrano de Bergerac vivrait dans La Cerisaie avec Roxane ou que Pantalon suite à un doux maléfice se transforme en Hamlet. Et bien un voyage épique et surprenant à travers le théâtre et la littérature nous est proposé à la Gaité Montparnasse jusqu’au 24 septembre.
La loufoquerie en apparence souligne l’ingéniosité du texte. Vous n’avez aucune culture théâtre et livresque? Pas de souci ce spectacle est à plusieurs niveaux de lectures. Alors si le nom de Feydeau ne vous parle pas plus qu’Edmond Rostand pas de souci. Le plaisir du voyage dans le temps et l’espace est garanti.
Sébastien Azzopardi et Sacha Danino après le succès du Tour du monde en 80 jours et de Mission Florimont réitèrent avec un spectacle mélangeant histoire et humour avec Coup de théâtre(s). Ici aucun interdit et pas de limite. Alors sans surprise burlesque, absurde, non-sens, anachronisme, référence politique, littéraire, jeux de mots se côtoient pour notre plus grand plaisir. « On ne fait pas d’Hamlet sans casser des œufs. »
Ulysse, roi d’Ithaque doit repartir pour une nouvelle odyssée. La Quenouille a été volé et pour la rechercher il va devoir voyager dans le temps. Pour cela, il va devoir quitter de nouveau sa belle Pénélope et son fils. A peine embarquer sur son navire, il arrive en Italie à la recherche de Pantalon. Il va rencontrer Arlequin masqué, bienvenue dans la comedia dell’arte. Puis la poursuite se fait dans une forêt shakespearienne où l’on rencontre Puck, l’âne, Juliette et Hamlet. Mais voilà, la Quenouille va arriver dans les mains de Cyrano de Bergerac tout en passant par Feydeau, Molière et Tchekhov.
Difficile de tout raconter tellement le spectacle est riche et créatif. Le rire est toujours présent. J’ai adoré les références aux différents spectacles des grands auteurs dans des phrases comme Monsieur Chasse ou le Misantrope tout en faisant entrer des personnages comme les filles dans Les précieuses ridicules. Les décors et les costumes simples en apparence permettent de se figer dans les périodes théâtrales tout comme les comportements. Ainsi notre ami Arlequin avec son masque pratique la comédie de gestes et dans les pièces de Feydeau la comédie de situation. Tous les codes sont respectés jusqu’à ceux des comédies musicales de Broadway.
Alors si vous avez envie de prendre une bonne tranche de rire, je ne peux que conseiller d’aller directement à la Gaité Montparnasse. Sept comédiens bourrés de talent changent de costumes tout comme de personnages à la vitesse de l’éclair pour proposer un voyage dans le temps surprenant et hilarant.
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