
« Les Roses d’Héliogabale », de Lawrence Alma-Tadema (1888). – Photo Studio Sébert Photographe
Le musée Jacquemart-André accueil à partir du 13 septembre 2013 l’exposition Désir et volupté à l’époque Victorienne. La femme est sublimée à travers une cinquantaine de peintures.
L’exposition expose une cinquantaine de peintures appartenant au milliardaire mexicain Juan-Antonio Perez-Simone de sa collection privé contenant plus de 3 000 oeuvres anglaises. Sa période préférée se trouve entre 1860 et 1914 où la femme est au coeur des oeuvres, qu’elle soit déesse, reine ou sorcière.
La peinture, Les Roses d’Héliogabale de Lawrence Alma-Tadema (1836-1912), que vous pouvez voir à droite, est la première présentée lorsqu’on rentre dans l’exposition et la première acquise par le collectionneur. Elle surprend pas la douceur des couleurs et la beauté du dessin.
Mais l’histoire de ce tableau est beaucoup moins sympathique. Lors d’une soirée, l’empereur Héliogabale, pour surprendre ces invités, laissa tomber sur eaux une énorme quantité de roses et certains de ces invités sont morts étouffés. Le peintre s’inspira de cette histoire pour réaliser son tableau. Au fond, on voit des hommes, heureux, ivres, qui rient de bonheur. Et sous ces pétales de fleurs, des femmes meurent étouffées. Sous la beauté ce cache l’horreur.
En face, se trouve la magnifique peinture La reine Esther d’Edwin L. Long (1829 – 1891) qui a été un coup de coeur pour moi. Tout comme, Paradis Terrestre de Lawrence Alma-Tadema (1836-1912), où j’ai été très agréablement surpris par la qualité du rendu et surtout par le rendu de la chevelure rousse.

Paradis Terrestre de Lawrence Alma-Tadema (1836-1912)
J’ai trouvé d’une grande beauté les peintures présentées dans la salle 1 : Désir d’antique. Mais je n’ai pas compris le choix de la moquette au motif panthère. J’avais mal aux yeux à regarder les peintures avec ces tâches.

Motif tapis

La boule de cristal – John D. Waterhouse (1849 – 1917) – 1902
La salle 2 sur les Beautés Classiques ne m’a pas séduite, je n’aime pas trop les représentations qui font références à l’Antique avec toges, voiles transparents, comportement figé… De même pour la salle 3 : Muses et modèles avec deux peintures qui sont moins abouties que celles de la première salle, à mon goût.
La salle 4 : Femmes Fatales m’intéressent par son sujet, ces femmes belles, mystérieuses qui sont par conséquent cruelles, mauvaises ou enchanteresses. Il fallait des prétextes aux hommes pour expliquer que l’on puisse les rejeter, ne pas les aimer, de justifier une réussite surprenante… A gauche de l’écran La boule de cristal de John D. Waterhouse (1849 – 1917), où l’on voit une enchanteresse ou sorcière, avec une boule de cristal, cette longue robe rouge, son chignon, la tête de mort…Elle pratique un rituel, le livre ouvert ainsi que les serpents ornant sa robe évoquent les forces occultes. J’adore.
Je continue la ballade dans la salle 5 avec les héroïnes amoureuses, où l’on voit des portraits de femmes mélancoliques qui attendent le retour de leur aimé. Puis salle 6 sur l’harmonie rêvée où l’on retrouve des anges, des drapés, des dessins de villes en fond, le tout inspiré de la renaissance florentine.

Grenaia, la nymphe de la rivière Dargie – Frederic, Lord Leigthon (1830 – 1896) – 1880

Courtiser sans amour de Sir Lawrence Alma-Tadema (1836 – 1912) – 1900
Les deux dernières salles me plaisent plus, enfin je quitte ces représentations idéalisant un autre temps. Bienvenue à la volupté du nu et du culte de la beauté. Un véritable coup de coeur pour Grenaia, la nymphe de la rivière Dargie de Lord Leigthon (1830 – 1896). La femme sublimée, allégorie de l’amour, de la sensibilité avec un voile transparent rappelant un écoulement de rivière. Pas très loin, Courtiser sans amour de Sir Lawrence Alma-Tadema (1836 – 1912), avec une peinture douce et très fleurie. Le jeune homme regarde le demoiselle avec de l’envie mais elle, elle s’ennuie et regarde par la fenêtre.
Une belle ballade avec des peintures assez variées. Mais j’avoue avoir été très surprise par la muséographie. D’où viennent ces moquettes moches et qui nuisent à l’appréciation des peintures et la couleur des murs. Pourtant, la gamme de couleur est définie, on peut retrouver des teintes que cela soit à Orsay ou au Grand Palais qui sont les même. Pourquoi des couleurs si fades, si tristes? Pourquoi essayer de faire original avec de faux rideaux peints? Heureusement que les éléments proposées étaient de qualité, tout comme les cadres et le contenu écrit. Ce qui est bien dommage surtout lorsqu’on visite auparavant le musée.
Je ne sais pas si je recommanderai la visite de l’exposition, cela dépendra de votre portefeuille. J’ai vu beaucoup de très belles peintures, mais pour un prix inférieur, on peut voir d’aussi belles peintures au musée d’Orsay et en plus, on n’a pas fait le tour en moins d’1h.
L’avis de Plaisir à cultiver
Du 13 Septembre 2013 au 20 Janvier 2014
Prix
Normal : 11€00
Réduit : 9,50€
Site officiel : desirs-volupte.com
Site du musée : www.musee-jacquemart-andre.com
Musée Jacquemart-André
158, boulevard Haussmann
75008 PARIS
Métro : lignes 9 et 13 (Saint-Augustin, Miromesnil ou Saint-Philippe du Roule)
RER : RER A (Charles de Gaulle-Étoile)
Bus : 22, 28, 43, 52, 54, 80, 83, 84, 93