Charmes – Agnès Rosenstiehl

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Voici un petit livre d’art où les femmes écrivent ce que peignent les hommes : les charmes du visage et du corps, de la tête aux pieds. Yeux, bouches, ou jambes magnifiques, peints par le Greco, le Titien… et dits par Marguerite de Navarre, Marguerite Yourcenar, Marguerite Duras…

Capture d’écran 2015-01-09 à 18.39.20Le charme est présent dans la peinture et quel bonheur de séduire et de plaire. Alors les artistes se chargent de prendre pinceaux et matières premières et hop la créativité vient, quitte à mentir un peu sur la réalité.

Le livre débute avec une citation de Leslie Kaplan : En face, le visage de l’autre, fermé et souple comme un morceau de corps. Alors à partir de ce moment, on va voir de magnifiques femmes ou morceaux de corps féminin remplies de sensualité. Bien sûr, pas de sexisme, il y a quand même quelques hommes et pas seulement des Adams. Les pages se tournent et de nombreuses images et surtout des gros plans nous sont présentés pour mieux appréhender ce qu’est le charme. Un mot qui paraît simple mais qui cache de belles subtilité et de douceur qui permettent de rencontre Durer, Tintoret ou Ingres.

Un vrai régal pour les yeux qui permet de mieux voir et de découvrir ou redécouvrir des artistes de façon simple et efficace.

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Jeune fille en vert de Lempicka

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Nu couché de Modigliani

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La Petite Baigneuse – Intérieur de harem. Jean-Auguste Dominique INGRES

Dans la même collection
Peintres
Cheveux

Quand la jalousie communique par mails

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La jalousie, voilà bien un sujet assez inépuisable et cela quel que soit le médium. La Folie Théâtre propose un spectacle Jalousie en trois mails avec une mise en scène très originale pour parler de ce sujet à travers trois femmes et des échanges mails.

Elles sont trois femmes sublimes appartenant à trois générations différentes. La première la plus présente, est au cœur de l’histoire. Helen, quinquagénaire, ravissante, active et épouse fidèle de Lazlo. Un jour, elle reçoit un mail, d’une jeune femme, célibataire, architecte, Yana, la trentaine. Elle lui avoue vivre une aventure torride avec son mari et elle lui demande de le laisser la quitter pour elle. Elle peut même prouver son dire car par chance, elle habite dans le même immeuble et que d’un certain, on peut voir les deux amants s’ébattre amoureusement. Puis un jour, elle reçoit un mail d’une autre femme, Iris, jeune étudiante, adepte du bouddhisme, douce et très innocente, habitant également l’immeuble. Elle est choquée du message qu’elle a entendu sur son répondeur. Mais c’était l’autre amante qui était empreint de jalousiequ’il l’a laissé. Ainsi se créer une relation assez irréelle entre ces femmes qui ne se rencontrent jamais.

Jalousie en trois mails

L’originalité de la pièce repose aussi dans sa mise en scène d’Aurélie Lesle. L’espace scénique est divisé en trois espaces dans lesquel les femmes interagissent avec leur ordinateur, téléphone et tablette pour échanger des mails qui sont gentiment lus par les différentes expéditrices ou/et destinataires. Chaque endroit son style, car les femmes sont très différentes aussi bien dans leur comportement que dans le choix de leur décoration d’intérieur. Les femmes parlent mais ne se rencontrent jamais, procédé original pour du théâtre. Une idée originale et sympathique qui différencie ce spectacle traitant d’un sujet similaire sans devoir tomber dans le cliché type vaudeville. Un texte intelligemment écrit avec beaucoup de scènes cocasses, sarcastiques et drôles qui aborde des sujets moderne comme la jalousie, mais aussi le couple, la vieillesse, la séduction, la sexualité, l’amitié, le partage… Cependant, les blagues pourraient être plus fines et moins prévisibles même si je peux comprendre qu’il faut faire de l’humour facile pour toucher un public plus large. Même si effectivement, il aurait pu avoir du mieux, le texte est très bien interprété par les trois comédiennes : Claudine Cartier, Chloé Lefrançois et Emily Nègre qui sont aussi belles que talentueuses.

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La fin du spectacle m’a surprise par son originalité. Comme quoi la jalousie peut-être un piment dans la vie de couple. Le temps passe assez vite. Cela reste un bon moment de détente et de sourire en compagnie féminine.

Lien vers le théâtre

Broderies – Marjane Satrapi

broderiesTitre : Broderies
Auteure et dessinatrice : Marjane Satrapi
Collection : Côtelette
Parution : Mars 2003

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4ème de couverture

Toujours dans l’esprit du très célèbre Persepolis, Marjane Satrapi s’invite dans la collection « Côtelette » pour offrir à ses plus fidèles lecteurs des petits instants de vie d’hommes et de femmes iraniens. Entre les fêtes de famille et les repas traditionnels, rien de tel qu’une petite histoire croustillante ! Un régal.

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Marjane Satrapi s’est fait connaître du grand public en 2007 avec son dessin animé, Persepolis, adapté de sa bd qui a fait un raz-de-marée médiatique. Alors c’est avec délice, que je relis cette bd très féminine qui casse les codes de la bd classique.

Les casses avec des bulles, c’est dépassé. La maison d’édition l’Association veut proposer des artistes en leur laissant toute la liberté de créer et de s’exprimer sans limite et sans apriori. Alors des auteurs comme Marjane Satrapi profite de cette totale autonomie pour proposer des oeuvres surprenantes et envoutantes comme Broderies. L’inspiration se trouve au coeur de son histoire personnelle, de sa famille et de son pays d’origine, l’Iran.

Et pourquoi c’est le femmes qui doivent être vierges? Pourquoi souffrir le martyre pour satisfaire un connard? Car l’homme qui demande « la virginité » à une femme n’est autre qu’un connard! Pourquoi on ne fait pas comme les occidentaux !? Chez eux, comme le problème de sexe est résolu, ils peuvent penser à autre chose! C’est pour cela qu’ils progressent. 

C’est ainsi que l’on retrouve Marjane chez sa grand-mère entourée de femmes de la famille et d’amies les voiles laissés à l’entrée. Une bonne réunion pour ventiler le coeur autour d’un bon thé. Ainsi avec légèreté et humour, les femmes parlent avec liberté de l’amour, du mariage choisi et imposé par la famille, de l’amitié, de sexe, de place dans la société…. Les langues se délient et les sujets sensibles apparaissent comme le fait d’être vierge pour le mariage, le fait de devoir se recoudre pour l’honneur des hommes, la difficulté de se remarier après un divorce ou un deuil bref de l’ensemble de ses lois dictées par des hommes et leur égo.

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Avec une légèreté de ton et de structure, Marjane Satrapi nous livre un témoignage touchant et drôle de femmes authentiques, brimés et fortes à la fois. Les sourires apparaissent souvent et cette lecture se fait avec délice. Une bd réalisée par une femme, sur des femmes qui ravira les lectrices femmes j’en suis persuadée. Toutefois, il ne faut pas limiter le lectorat car c’est bien aussi de montrer aux hommes l’autre côté de l’oppression, de l’absurdité de l’idée de la supériorité de l’homme sur la femme que le prétexte soit religieux ou non. Les personnages sont attachants surtout la grand-mère de Marjane qui veut ce qu’elle veut tout comme sa mère. Des femmes de caractères qui veulent de l’égalité et de la liberté pour tous et surtout toutes.

C’était parfait…vous vous rendez compte ? Les chemises sales, ses caleçons dégueulasses, son repassage quotidien, sa mauvaise haleine, ses crises d’hémorroïdes ses grippes, sans parler de sa mauvaise humeur … et ses caprices… et bien tout ça, c’est pour son épouse.
Quand un homme marié vient voir sa maîtresse…il est toujours blanchi et repassé, il a les dents qui brillent, son haleine, on dirait du parfum, il est de bonne humeur, il a de la conversation, il vous dit : vous êtes belle et intelligente…avec vous, je ne m’ennuie jamais…vous êtes extraordinaire, une perle rare…il est là pour passer du bon temps avec vous.

Une bande dessinée qui me donne très envie de poursuivre ma découverte de Marjane Satrapi. Son style léger, tout en noir et blanc, avec une plume acerbe et douce à la fois. Comment résister à la liberté de penser, de rire, de dessiner? Je ne peux pas, alors vive les femmes, vive l’égalité et vive la bd.

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Histoires d’hommes au Lucernaire

Affiche_lucernaire_40x60___web_copieHistoires d’Hommes c’est avant tout une histoire de femmes. Voilà ce que nous racontent trois femmes sublimes de beauté et de folie avec une énergie débordante. L’obscurité se fait et une teinte rouge s’allume sur scène.

Tout de lumière rouge, trois femmes : Magali Bros, Pauline Devinat et Aude Kerivel se drappent dans la peau de multiples femmes pour nous raconter les affres de la vie qu’ils soient douloureux ou heureux. Le texte se mélange à la musique et à la danse. La folie n’a pas de limite surtout lorsqu’elle est liée à la souffrance, à l’abandon et à l’oublie.

Ce qui peut paraître surprenant dans ces portraits de femmes qui parlent à beaucoup vient que c’est un homme qui les a écrit : Xavier Durringer. Il faut dire que la plupart de ces histoires sont dues à des hommes qui ne rappellent pas, qui jettent, qui oublient, qui blessent, qui frappent, qui se droguent…. Les trois comédiennes ouvrent leurs coeurs qui parfois saignent à vif allant jusqu’aux larmes.

Sous l’amitié se cache une solitude qui se veut très contemporaine. La frontière entre l’individualisme et l’envie d’être deux est bien compliqué à comprendre. Mais que veut-on vraiment? Le spectacle n’apporte pas de réponse. Il montre des joies et peines de femmes simples, ordinaires et exceptionnelles.

Le temps passe doucement et se rythme de l’énergie incroyable des comédiennes, bercées par leurs voies magnifiques lorsqu’elles chantent. Le lien entre les histoires se fait élégamment. J’applaudis la magnifique mise en scène de Christophe Luthringer qui valorise le texte et ces comédiennes. Pourtant, je m’ennuie par moment et je suis satisfaite que le spectacle ne dure qu’une heure. L’enthousiasme de la salle m’emporte dans le spectacle tout de même entre un zieutage de montre.

Une aventure humaine surprenante qui montre qu’avec beaucoup d ‘envie et de motivation nous pouvons tout faire. D’une lecture, les trois comédiennes ont décidé de faire un spectacle où la femme est au coeur. Du Théâtre de Poche le spectacle va vers le Lucernaire, un signe que l’histoire parle à beaucoup. Je ne doute pas que ces comédiennes ont un belle avenir devant elles surtout en parlant vrai et en étant authentique.

Extraits
« Je suis à bien y réfléchir une éponge amoureuse, une exploratrice des temps modernes qui ne connaît
pas à l’avance son prochain voyage. Mon sac est toujours fait. »
« C’est pas moi que je vois dans la glace, qu’est ce qui s’est passé, à quel moment j’ai lâché le truc […]
Il faut que j’arrête tout ça c’est pas moi. »
« C’est pas toi que j’aime en fait c’est la défonce. Mais entre toi et la défonce j’ai choisi, je quitte la
défonce donc je te quitte. »
« J’ai rencontré l’amour, je suis tombé dessus par hasard. […] Il ressemblait pas du tout a ce que j’avais
imaginé avant, il ressemblait pas du tout au prince charmant, il ressemblait plutôt a rien. Je l’ai regardé et
je savais, et ça me faisait sourire de savoir avant lui. »

Lien la fiche spectacle sur le site du Lucernaire

Manara – Guiseppe Bergman – Tome 8 – Revoir les étoiles

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Titre : Revoir les étoiles – Tome 8
Album de la Série : Giuseppe Bergman
Dessinateur : Milo Manara
Scénariste : Milo Manara
Editeur : Les humanoïdes associés
Parution : mars 1998
Genre : Erotique

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4ème de couverture
Giuseppe Bergman attend un ami. Il fait sombre par là. Une jeune et magnifique jeune fille s’approche de lui. « Tu viens au pays des jouets, toi aussi ? »…
Cette jeune fille est étrange.
Elle ne cesse de recréer infatiguablement des scènes qu’elle a vu dans son livres d’art… Que ça soit « La mort d’Ophélie », « Le déjeuner sur l’herbe »… Et à chaque fois elle se met dans des situations toutes aussi tordues les unes que les autres !
Giuseppe va devoir se lancer dans l’aventure pour la sauver de cette étrange histoire…

Capture d’écran 2014-01-04 à 10.04.59Guiseppe Bergman est l’alter égo graphique de Milo Manara. Il l’emmène dans des aventures surprenantes à travers le monde où d’incroyables rencontres se font. Ici, il va rencontrer une magnifique jeune fille sur qui il va devoir veiller.

La magnifique et sublime jeune femme au corps de rêve à faire fantasmer des milliers d’hommes, a une particularité. Dès qu’elle regarde une peinture de son livre qu’elle tient toujours à la main, elle se plonge dans la toile et vie l’aventure de l’héroïne représentée. Ces femmes qu’elles soient saintes ou vierges apparaissent dénudées. Alors avec innocence, les vêtements tombent et s’égarent selon le contexte. Bien entendu, la nudité dans l’espace public, choque, dérange et amène des pervers forcément. Le pauvre Guiseppe n’arrête pas de sauver cette femme égarée dont il tombe sous le charme.

Une belle histoire avec toujours une très grande maîtrise du noir et blanc pour nous plonger dans un univers erotico-réaliste-fantastique. La structure assez basique fonctionne toujours aussi bien. D’une part, il a toujours un élément improbable, ici une femme qui a le besoin de s’identifier à des représentations féminines souvent nues. Elle en oublie même sa propre identité. Puis un homme, Guiseppe Bergman, assez séduisant et sérieux, qui essaie de remettre de l’ordre mais possède un petit côté fragile, fleur bleue. Et enfin, une rencontre surprenante qui tient le lecture en haleine de la première à la dernière page. J’ai adoré le fait que Manara laisse une case blanche à la fin de la bd à compléter par le lecteur pour sauver la séduisante femmes.

Une jolie lecture qui je suis persuadée plaira à beaucoup d’hommes juste pour le plaisir des yeux. Le talent de Manara est de présenter de la nudité sans grossièreté et vulgarité. La femme est belle, séduisante et séductrice, je prend cela pour un magnifique hommage à la féminité. Une nouvelle rencontre avec un dessinateur qui m’a donné envie d’en faire d’autres.

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Desperate Housemen au Grand Point Virgule

Affiche DHMTrois hommes vont occuper la scène du Grand Point Virgule pendant 1h20 pour nous raconter leurs problèmes avec la gente féminine. Les pauvres messieurs, ils sont désespérés des femmes alors cela valait bien un spectacle.

Le spectacle débute avec Jérôme Daran, assis sur un fauteuil nous racontant qu’il s’est fait largué par sa copine. Toutefois, attention si vous avez déjà vu son spectacle et/ou vu des interventions dans différents festivals vous ne découvrez rien de nouveau. Malheureusement, l’humoriste n’a pas fait le choix de renouveler son répertoire. Toutefois, c’est une bonne mise en place pour justifier le passage de ces deux compères : Alexis Macquart et Stéphane Murat.

Chacun vient à son tour pour parler de ces relations avec les femmes qu’il soit en couple ou célibataire ou tout juste largué. Bien entendu, chacun avec son style étale cliché féminin et constat pour faire huer légèrement le public. On entend des vannes comme Pourquoi les femmes achètent pleins de paires de chaussures alors qu’elles n’aiment pas marcher ? ou Pourquoi les femmes nous parlent-elles tous le temps des histoires de leurs copines?

C’est sympathique comme spectacle même si l’osmose entre le comédiens lorsqu’ils sont plusieurs sur scène ne fonctionne pas. Lorsqu’on est habitué à jouer seul c’est plus compliqué de faire croire à une vraie amitié en comédie. Alors si vous avez envie de vous vider la tête, que vous n’êtes pas très exigeant sur l’humour, que vous aimez la simplicité, ce spectacle est pour vous.

Lien vers le théâtre

Certaines n’avaient jamais vu la mer – Julie Otsuka

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Nous sommes en 1919. Un bateau quitte l’Empire du Levant avec à son bord plusieurs dizaines de jeunes femmes promises à des Japonais travaillant aux États-Unis, toutes mariées par procuration.
C’est après une éprouvante traversée de l’Océan pacifique qu elles rencontrent pour la première fois à San Francisco leurs futurs maris. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui auquel elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir.
À la façon d’un choeur antique, leurs voix se lèvent et racontent leurs misérables vies d’exilées… leurs nuits de noces, souvent brutales, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l’humiliation des Blancs… Une véritable clameur jusqu’au silence de la guerre et la détention dans les camps d’internement – l’État considère tout Japonais vivant en Amérique comme traître. Bientôt, l’oubli emporte tout, comme si elles, leurs époux et leurs progénitures n’avaient jamais existé.

Début 20ème siècle, des femmes quittent leur terre natale du Japon pour rejoindre des hommes aux Etats-Unis. La tête remplie de rêves de liberté, d’amour et de passion, elles attendent avec hâte d’arriver sur la tête ferme. Mais arriver au pays tellement souhaité, la grosse déception. Des hommes, qui ne ressemblent pas du tout aux photos et qui ont raconté des histoires inventés. A partir de là, pour beaucoup la descente dans de profonde déception va débuter et va empirer lors de l’entrée en guerre du Vietnam.

L’idée et le sujet assez originale, m’avait séduite. Puis la lecture d’avis de blogueuses ont refroidi un peu mon entrain. Mais qu’est ce que « nous » dont tous le monde parle. Dès le début de la lecture, j’ai compris qui était ce « nous ». L’écrivaine parle au nom de toutes ses femmes venues immigrées en espérant vivre dans de meilleure qualité de vie et éventuellement rencontrer l’Amour. Quel idée surprenante. Puis, plus je tourne les pages et plus cela m’emmerde considérablement. L’histoire devient une succession de mini-portrait de gens qui n’en finit pas. Elle, elle fait cela et puis elle, elle fait cela…. Quel ennui.

L’une des nôtres les rendait responsables de tout et souhaitait qu’ils meurent. L’une des nôtres les rendait responsables de tout et souhaitait mourir. D’autres apprenaient à vivre sans penser à eux. Nous nous jetions à corps perdu dans le travail, obsédées par l’idée d’arracher une mauvais herbe de plus. Nous avions rangé nos miroirs. Cessé de nous peigner. Nous oubliions de nous maquiller. Quand je me poudre le nez, on dirait du givre sur un montagne. Nous oubliions Dieu. Nous étions glacées à l’intérieur, et notre coeur n’a toujours pas dégelé. Je crois que mon âme est morte. Nous n’écrivions plus à notre mère. Nous avions perdu du poids et nous étions devenues maigre. Nous ne saignions plus chaque mois. 

Nous avons accouché sous un chêne, l’été, par quarante-cinq degrés. Nous avons accouché près d’un poêle à bois dans une la pièce unique de notre cabane par la plus froide nuit de l’année. Nous avons accouché sur des îles venteuses du Delta, six mois après notre arrivée, nos bébés étaient minuscules, translucides, et ils sont morts au bout de trois jours. Nous avons accouché neuf mois après avoir débarqué de bébés parfaits, à la tête couverte de cheveux noirs. 

Malgré l’ennui de ces énumérations inlassables, il faut reconnaître l’intérêt historique du livre. Cela m’a permis de me faire une idée des conditions de vie de ces femmes. Toutefois, l’intérêt littéraire s’arrête vite. Je ne recommanderai pas du tout ce livre. Un livre d’histoire serait plus approprié pour connaître cette période avec tenant et aboutissant. Je vais lire son premier roman car on m’a dit qu’il était meilleur, donc affaire à suivre.

L’avis des Livresdegeorge

Wonderpatate challengeus

Mon vélo et autres amis – Henry Miller

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En sa présence, on ne met pas longtemps à se rendre compte qu’en dehors du théâtre, il a la passion des femmes. Il les aime comme un jardinier aime les fleurs.

Quand Joe aimait un livre, il n’arrêtait pas d’en parler. Il le conseillait à tout le monde et à n’importe qui sans s’occuper d’instruction ni de culture. « Lisez-le! disait-il. Ca vous fera du bien ».

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Dans cet ouvrage, véritable cantique à l’amitié, Henry Miller dessine les portraits colorés de ses compagnons des bons et des mauvais jours, comme il a commencé à le faire dans Le Livre des amis.
S’ils sont moins connus qu’Anaïs Nin, Alfred Perlès ou encore Conrad Tericand, le  » diable au paradis « , ces autres amis n’en méritaient pas moins l’hommage vibrant que leur rend ici l’auteur des Tropiques et de La Crucifixion en rose.

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Cette édition rassemble trois livres écrits par Henry Miller : Le Livre des amis, Mon vélo et autres amis et Joey.  En effet, ces écrits son très cohérents puisqu’il parle de ces amis et des femmes qu’il a connu ce qui compose en grande partie sa vie. Lorsqu’il parle de ces amis qu’il a aimé de façon très sincère il parle de lui bien entendu et des femmes avec qui il a couché. Il y a les femmes qu’il a rencontré et celles que ces fameux amis lui amenaient.

Son univers se résume à ces amis masculins d’un côté et les femmes en général de l’autre. Il a un côté assez obsessionnel sur le sexe. Toutes les deux pages, on trouve au moins une évocation que cela le concerne ou non. Un élément indispensable à sa vie, à la perception de ce qui l’entoure. Il aime les femmes mais n’est pas fait pour vivre avec, pour preuve son nombre de mariages et de divorces.

J’ai eu quelques difficultés à rentrer dans les descriptions mais à partir de 50ème page, c’est bon, j’ai accroché. Une fois que l’on comprend que c’est une personne égocentrique, égoïste et macho, on se laisse aller dans les pages. On rencontre ces amis qui partagent beaucoup de ces traits de caractères et parfois ces femmes de tempérament qui l’ont occupé le temps d’une autre rencontre.

Il trace un portrait de sa vie, d’une époque et d’un mode de vie. Il rencontre ces amis artistes et partagent la même passion de la littérature, de la musique, de la peinture, du voyage, de la bonne nourriture, de l’alcool, des femmes et du sexe. J’imaginais ces rencontres un peu partout dans le monde où le rire côtoie la déchéance humaine. Bienvenue Anaïs Nin, Raymond Queneau, Blaise Cendrars, Alfred Perlès… qu’il fréquente à l’occasion ou sur du long terme. Un autre univers est ouvert, un que je ne connais pas que je peux replacer dans un autre temps, avec d’autres moeurs.

Bref, une lecture bien sympathique à la rencontre d’Henry Miller qui s’aime beaucoup et d’une Amérique d’une autre époque. L’auteur du Tropique du cancer n’aurait pu faire autre chose qu’écrire et son meilleur ami est un vélo.

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